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  • davlip

Concentré (de tomates?)

Dernière mise à jour : 28 mai 2021



« Il faut s'y mettre ». On nous parle souvent de concentration. On s'évertue à être concentré. Mais pour aller vers quoi ? Dans quel but ? Comment se concentrer dans une société où l'individu est soumis à toutes les charges, où il doit tout prendre à son compte à travers l'aliénante vie-machine ? Vivons-nous toujours dans une « société de services » ou sommes-nous asservis, alors qu'on nous demande d'être (éco-)responsables de nous-mêmes à tout point de vue, de faire les choix devant notre écran, en âme et inconscience ? Dès lors, sommes-nous concentré à nos tâches ou bien tendons-nous à être concentré de tomates, liquéfiés et vidés (dans le rouge, les tomates).

Le risque d'aliénation est là, chaque jour.

Il importe de retrouver du temps, de la respiration, de l'observation, pour redonner du sens au mot concentration. Qu'elle soit reliée à l’efficience et à la satisfaction.

Quelle est la durée de concentration maximale dont nous sommes capable ? Et à partir de là, quel rythme je me donne et quelle temporalité de travail quand je suis seul ?

Jetons-nous sur les moteurs de recherche du temps perdu et nous voyons bien que la question du temps de concentration est à géométrie variable selon les études et les analyses.

Et le mien ? Comment suis-je heureusement concentré ? Et quid de mes pauses, de ces espaces intersticiels entre mes tâches ? Comment je les vis ? Avec délice, culpabilité ?

A l'image du danseur, fluide dans ses gestes, mais capable de décomposer ses mouvements, puis-je articuler ma pensée librement pour me reconnecter à un fonctionnement qui me convienne ? Avec son unicité ? Et puis-je ancrer ce fonctionnement pour le faire accepter par d'autres ?

Et ainsi, à l'instar du sportif ou du méditant, je dois accepter les variations de concentration : je peux progresser, pas à pas, je peux être empêché, blessé dans mon parcours. La nécessité de trouver le chemin, d'inscrire dans une régularité cette étude de la concentration me permettra de mieux me connaître, d'être plus heureux de ce que j'accomplis, et dans tirer du bénéfice, de la ressource, du carburant pour la suite ! Et peut-être ce ne serait pas si « con » de se centrer en se rappelant que le préfixe con- vient du latin cum- : avec.

La concentration ne peut être une injonction externe, mais doit venir du milieu, de la réunion, du centre.


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